Donner du sens aux apprentissages : 11 conseils et idées pour enrichir vos pratiques et motiver vos apprenants

Si vous êtes formateur ou enseignant, vous êtes confronté au challenge de savoir comment motiver vos apprenants et donner du sens aux apprentissages. Voici 11 conseils et idées pour vous y aider.
Image mise en avant pour l'article "Donner du sens aux apprentissages et motiver vos apprenants" de David Vellut, psychologue, conseiller pédagogique et médiateur scientifique en psychologie.

Table des matières

Si vous êtes formateur ou enseignant, vous êtes vraisemblablement confronté au challenge de savoir comment motiver vos apprenants et donner du sens aux apprentissages. Vous avez parfois du mal à trouver les activités pédagogiques qui vont répondre à leurs besoins et attentes. Et il est parfois difficile de savoir comment favoriser leur motivation, et comment leur permettre de tirer parti au mieux de la formation.

Surtout qu’à l’heure actuelle, avec la montée en puissance des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, certains n’hésitent pas à promettre monts et merveilles… pour peu de résultats d’apprentissage concrets ! Il existe une solution potentielle pour relever ce défi. Cependant, avant d’aborder ce point, laissez-moi partager avec vous quelques réflexions et expériences personnelles :

Ce que j’ai appris de l’apprentissage, et ce que l’apprentissage m’a appris…

Tout comme Leo Babauta en témoigne dans son article, j’ai choisi de m’engager dans une voie professionnelle où je suis amené d’une part à transmettre des connaissances, et d’autre part à en faciliter l’assimilation et les partages entre participants.

Je suis également un apprenant passionné, sur de nombreuses thématiques : psychopédagogie, nouvelles technologies, développement personnel, entrepreunariat, webmarketing… Par besoin professionnel, et aussi surtout par intérêt.

Et le plus comique, dans tout ça, c’est que les 2/3 de ce que j’ai appris (et de ce que je continue à apprendre), je l’ai appris en dehors des murs de l’école ! Sans faire d’études supplémentaires, sans entamer de sessions en cours du soir. Juste en me basant sur des supports d’apprentissage informel : blogs, podcasts, réseaux sociaux, rencontres…

La conclusion que je tire de cette réflexion, c’est qu’un grand nombre de nos apprentissages prennent place en dehors de l’école. Par contre, pour réussir à apprendre par soi-même, il faut un ingrédient magique : la PASSION !

Pour apprendre, il faut donner du sens aux apprentissages

Si je fais un bref retour en arrière et que je réalise le bilan de ce que j’ai appris à l’école par rapport à ce que j’ai appris en dehors, la balance penche sérieusement du côté de la seconde option. Certes vous me direz que les matières vues à l’école constituent une sérieuse masse d’informations… oui, et pourtant à part quelques bribes ici et là, quelle est la proportion de matières scolaires dont vous vous souvenez encore et qui vous sert concrètement au jour le jour ?

L’éducation, c’est ce qui reste lorsqu’une personne a oublié tout ce qu’elle a appris à l’école.

– Albert Einstein

Et au-delà de la quantité de matière absorbée (que ce soit durant mes études secondaires ou mes 2 premières années en faculté de psychologie), ai-je vraiment été passionné par ce que j’ai appris ? La réponse est clairement NON (mais ça n’engage que moi bien entendu) : je ne me suis jamais senti aussi démotivé que lorsque j’écoutais passivement mes profs en secondaire débiter leur matière. Ou encore les profs d’univ qui déversaient leur flot ininterrompu de matière en nous balançant 50 slides à la minute.

Pour ma part, il a fallu attendre ma première année de license universitaire pour enfin prendre du plaisir et me sentir passionné par ce que je découvrais. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que cette année correspond à l’année où j’ai pu choisir mon option de spécialisation, personnaliser mon emploi du temps par des cours qui m’intéressaient, choisir des lieux de stages qui correspondaient à mes envies, mes valeurs…

Morale de l’histoire : c’est une fois que j’ai choisi de faire ce qui m’intéressait que j’ai trouvé véritablement du plaisir à étudier et développer ma pratique de psychologue. Et c’est la raison suprême pour laquelle je prends bien plus de plaisir à réaliser mes projets professionnels à l’heure actuelle : parce que je ne le fais pas sous la contrainte, je le fais par CHOIX, par INTÉRÊTet par PASSION.

Comment donner du sens aux apprentissages et motiver vos apprenants

On ne peut pas motiver les apprenants à leur place, on ne peut pas les forcer à trouver un sens déterminé sous la contrainte. Tout comme on ne peut faire éclore un oeuf de force ou le mettre au micro-ondes pour accélérer son développement : il faut laisser le soin à la poule de le couver, et avec du temps, laisser le poussin lui-même percer la coquille et éclore à son rythme.

On apprend davantage en cherchant la réponse à une question et en ne trouvant pas la réponse à celle-ci, plutôt que d’apprendre la réponse elle-même.

– Lloyd Alexander

Comme la poule, tout ce que nous – enseignants, formateurs, animateurs – pouvons faire, c’est mettre en place les conditions pour favoriser la motivation des apprenants et leur permettre de trouver par eux-mêmes le sens qu’ils souhaitent donner à leur action. Ceci dit, même si on ne peut réaliser cette étape à leur place, il existe des méthodes qui permettent de favoriser et faciliter cette éclosion pédagogique.

11 conseils et idées pour vous aider à donner du sens aux apprentissages et motiver vos apprenants

Pour suivre cette réflexion, je vous invite à découvrir ci-dessous 11 conseils et idées qui vous aideront, je l’espère, à donner du sens à votre propre pratique, et à favoriser celle de vos apprenants :

1. Essayez de fasciner vos apprenants

En principe, si vous avez choisi un rôle d’enseignant ou de formateur, c’est sans doute par plaisir à partager vos connaissances et pour aider vos apprenants à développer leurs compétences. Essayez de vous reconnecter à ce qui vous a motivé au départ à vous lancer dans ce métier. Tentez de retrouver le plaisir qui vous a poussé à vouloir aider les autres à se développer. Brisez la routine en intégrant de nouvelles activités, méthodes et outils pédagogiques.

2. Impliquez-vous dans votre rôle de formateur

En lien avec la première idée, essayez de refléter votre enthousiasme et votre implication en partageant avec vos apprenants les ressources que vous utilisez : livres, sites web, blogs… Profitez ainsi de chaque opportunité pour diffuser les informations qui pourraient être utiles aux apprenants, par exemple via une plateforme LMS, un forum…

3. Procédez par étape, chaque chose en son temps

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Autrement dit, évitez de surcharger vos apprenants avec un torrent de contenu trop difficile à absorber du premier coup. Préférez plutôt des séquences d’apprentissage bien segmentées, pas trop longues, avec des objectifs pédagogiques clairs, délimités et atteignables. Et aussi un engagement et un appel à l’action en fin de parcours, pour permettre aux apprenants de mettre concrètement leurs nouvelles compétences en marche.

4. Ajoutez une dimension ludique aux apprentissages

Le jeu constitue la source n°1 de motivation et d’engagement chez les participants. À condition bien sûr qu’il soit suivi d’un débriefing pour permettre aux participants de synthétiser et consolider leurs apprentissages. Entrainez donc vos apprenants avec vous, dans la joie et la bonne humeur, et donnez leur l’occasion d’apprendre et de développer leurs compétences dans le plaisir.

5. Favorisez la coopération entre apprenants

Il est bien sûr possible d’apprendre seul. Pourtant, les pédagogues sont de plus en plus nombreux à affirmer qu’on apprend mieux en groupe. C’est ce que mettent en avant les recherches scientifiques à ce sujet. Faites donc la part belle à l’apprentissage social : concevez des activités pédagogiques de groupe, interactives, dans lesquelles les apprenants auront l’occasion de partager et d’échanger entre eux. Cela favorisera leurs apprentissages, et aussi la dynamique de groupe au sein de vos formations.

6. Adoptez une attitude flexible et résiliente

Toute formation est vouée à évoluer dans le temps. C’est ainsi que fonctionne la recherche scientifique : de nouveaux paradigmes émergent, bousculent les habitudes, avant de se faire renverser à leur tour par de nouveaux modèles. Et vu les changements rapides auxquels nous somme de plus en plus confrontés, n’hésitez pas à lâcher prise : que ce soit votre contenu, les méthodes pédagogiques, les besoins et attentes des apprenants… restez ouverts et flexibles comme le bambou !

7. Pour un apprentissage en profondeur, visez le long terme

On n’apprend pas du jour au lendemain. Tout comme on ne change pas ses habitudes dans la minute. Apprendre est un processus qui prend du temps et qui s’inscrit dans la durée. À condition qu’on vise un apprentissage concret et en profondeur, bien sûr ! Si votre objectif est donc bien de permettre à vos apprenants de développer leurs compétences de manière concrète et efficace, mettez en place les conditions pour qu’ils puissent faire perdurer les effets de la formation au-delà des séances en groupe.

8. Aidez vos apprenants à développer leur esprit critique

Tout comme vous devriez garder un certain recul critique vis-à-vis de vos propres apprentissages (lectures, vidéos, séminaires, conférences, événements…), encouragez vos apprenants à ne pas boire vos paroles stricto sensu et les paroles des autres. Encore une fois, la science est sujette à moults changements, qui ne vont faire que s’accélérer. Il en va donc de notre survie d’apprendre à prendre du recul et à développer nos capacités de remise en question.

9. Enseignez, et faites enseignez aux autres

Même si des méthodes interactives et participatives existent, viendra sans doute toujours un moment où vous serez dans une posture plutôt transmissive. Expliquer un contenu à d’autres personnes est d’ailleurs une manière efficace de tester vos compétences et votre compréhension. N’hésitez donc pas à mettre en place des activités pédagogiques dans lesquelles vos apprenants auraient pour tâche d’expliquer eux-mêmes le contenu aux autres, de créer eux-mêmes leurs propres outils…

10. Laissez aux apprenants le temps de digérer le contenu

Notre esprit est parfois susceptible de nous jouer de sacrés tours : on se croit maître de notre pensée, lorsque tout à coup, le temps a passé, et nous nous retrouvons à des années-lumière de notre pensée initiale. Pour éviter ce problème, privilégiez des activités d’apprentissages courtes et segmentées : maximum 1h par activité, segmentée en 4 séquences de 15min environ. Et si les échanges entre participants sont importants, ne les faites pas s’éterniser. Evitez qu’ils ne s’enlisent dans des débats à n’en plus finir.

Si votre formation se déroule sur plusieurs jours, laissez du temps entre chaque journée (au moins une semaine, voire plus, en fonction des actions à réaliser par les participants entre les deux). Les apprenants auront dès lors le temps de souffler, d’intégrer le contenu, et de faire évoluer leur réflexion.

11. Adoptez une posture réflexive en lançant votre propre blog

Comme je le disais plus haut, une des manières les plus efficaces de consolider un apprentissage, c’est de l’expliquer aux autres. Pourquoi donc ne pas vous lancer et créer votre propre blog ? Cette initiative vous permettrait de développer votre apprentissage en profondeur par rapport aux thématiques traitées, de partager vos connaissances, et de synthétiser les informations que vous jugez intéressantes et pertinentes pour votre pratique.

Cet article est inspiré, parfois librement, de l’article original What I’ve Learned About Learning, écrit et publié par Leo Babauta sur son blog ZenHabits le 03/05/2012.

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